Manifestations nationales des "Gilets jaunes"

Première semaine / Acte 1. Macron démission, quinquennat anti-social

Samedi 17 novembre 2018, Bordeaux

Près de 283 000 manifestants (selon la police), au sein de 2 000 rassemblements parfois tendus. On déplore 1 morte et 227 blessés sur les barrages, en France.

Manifestation des gilets jaunes, place de la République à Bordeaux, ce 17 novembre 2018. Photo : Christian Coulais
Un ras-le-bol exprimé recto.

"Macron président des très riches. Le plus mauvais des présidents. Subventionné par les riches, complice des arnaques à haut niveau, enrichi par eux. Dédaigneux de la population des travailleurs au smig, des pauvres, des sans-abris, des retraités. La population vache à lait rackettée par tous les grands organismes EDF-GAZ-CARBURANTS et toutes les grandes enseignes commerciales. Toujours plus d'argent pour eux. Les royalistes sont plus au pouvoir mais la République est pire, on est au moyen-âge. La population s'appauvrit d'année en année, plus de pouvoir d'achat. On survie on crève. Vous vendez la France, quelle France !

Société, artisans, commerçants 60% sur les bénéfices, quelle honte. Et les grands riches exonérés des miettes de taxes et toujours plus d'argent pour eux; ça va changer le peuple se soulève."

 

Manifestation des gilets jaunes, place de la République à Bordeaux, ce 17 novembre 2018. Photo : Christian Coulais
Un ras-le-bol exprimé verso.

"Toute la galerie à l'Elysée, ministres, députés et autres, arrêtez les dépense inutiles pour votre pour votre "bien-être" et vos caisses noires en espèces "commissions au noir" avec la bénédiction de l'état et ses dirigeants. honte à vous aucune empathie et humilité envers le peuple."

Du gaz, gasoil - taxes sur l'eau, électricité. C'est énorme !!! ça nous travaille le cerveau, ça suffit !!! Français, il ne faut as arrêter cette grève, il vaut mieux souffrir un peu que toute une vie. un peu de courage pour nos retraites et nos enfants. On a droit nous aussi au bonheur. Pas que les riches. Macron, on a plus confiance en toi avec ton sourire hypocrite, orgueilleux. Casse-toi, nous on va sauver la France des riches, oui."


11h00, place de la République, Bordeaux; des centaines puis mille cinq cent à deux milles personnes ont défilées.
11h00, place de la République, Bordeaux; des centaines puis mille cinq cent à deux milles personnes ont défilées.

"Rien n’est mieux, pour commenter un événement, que d’être sur place et d’observer ce qui se passe autour de soi. On sait que des opérations ont eu lieu sur la rocade de Bordeaux, sur l’autoroute A63, que le pont d’Aquitaine, axe stratégique, a été bloqué, sans incident majeur, avant qu’un barrage filtrant ne soit installé. J’avais choisi de me rendre à une manifestation à pied, annoncée sur les réseaux sociaux, au départ de la place de la République, au centre de Bordeaux. Il fait un temps magnifique, de bon augure.

 

En arrivant sur la place, on est frappé par le nombre de gilets jaunes : 1.500, 2.000 ? Difficile à évaluer, mais la place est quasi pleine. Avant le départ du cortège, l’un des « organisateurs » (il porte un micro et un amplificateur puissant) entame « La Marseillaise ». « Les gilets jaunes chantent “La Marseillaise” devant la mairie », titre, un peu plus tard, Le Figaro. En fait, c’est devant le palais de justice. Mais ce n’est pas grave. Toute la foule chante dignement l’hymne national. Quelques participants, peu nombreux, veulent ensuite chanter « L’Internationale », mais ils n’ont guère de succès. Ils ne recueillent que quelques sifflets de désapprobation.

 

Il y a certainement des gens d’extrême gauche dans cette manifestation, mais ils ne se font pas trop remarquer. J’ai bien vu un militant de La France insoumise, reconnaissable à son insigne, et un homme portant un tee-shirt du Parti communiste, parce que je suis tombé dessus par hasard. Mais l’immense majorité des manifestants est composée de gilets jaunes, sans appartenance politique apparente. Des retraités, des salariés, des jeunes, quelques enfants en poussette même. Une ambiance bon enfant et populaire. Les gens se parlent facilement. Ils ont l’impression de faire partie de la même famille."

"On rejoint la fameuse place de la Victoire, où l’on fait étape. La foule semble avoir grossi. Puis on rejoint les quais. On nous annonce que l’objectif est le pont Chaban-Delmas. Une sacrée trotte. On passe devant le miroir d’eau, qui reflète la magnifique place de la Bourse, on longe les quais, rénovés par Alain Juppé (le maire de Bordeaux n’est pas sans défaut, mais cela, il l’a réussi !). Le flot grossit toujours : 2.000, 3.000 ? On suit la courbe de la Garonne. Le pont Chaban apparaît. Encore quelques centaines de mètres. On arrive bientôt au but.

Surprise ! Le pont est déjà bloqué… par des fourgons de policiers. Ils ont fait le travail pour les manifestants, qui ne voulaient que l’occuper et ralentir le passage.

Ces gilets jaunes avaient sans doute des opinions politiques diverses. Certains avaient voté Macron au second tour de la présidentielle et juraient qu’on ne les y prendrait plus. Ils étaient tous révoltés par la politique fiscale et sociale d’un Président dont ils ne voulaient plus. Le slogan qui eut le plus de succès fut : « Macron démission ! » Le gouvernement devrait y prendre garde : dans cette manifestation improvisée, il y avait plus que l’expression d’un ras-le-bol."

Source : Boulevard Voltaire

Passez à l'action avec Attac France

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Défilé des Gilets jaunes dans Bordeaux centre

Un des principaux mots d'ordre de la manifestation des Gilets jaunes, ce samedi 17 novembre dans Bordeaux centre, fut "Macron, démission". Les Gilets jaunes passent à l’orange avant de voir rouge. 500, puis 1 000, 2 000 voire jusqu'à 8-9 000 personnes de tous âges, se sont déplacés pour se plaindre de ce monarque républicain, prête-nom des riches, dont ce début de quinquennat est ANTISOCIAL; avec la suppression de l'ISF, la flat tax, l'exit tax, le secret des affaires, le CICE doublé, les APL, l'augmentation de la CSG, des taxes sur les carburants des petites gens ! #MacronDemission #GiletsJaunes #RendsLISFDAbord #GouvernementAntisocial #MoinsDeTaxesPlusImpotsJustes

Macron démission ! quinquennat anti-social !


Troisième semaine / Acte 3. Double manifestation; les Gilets jaunes et manifestation unitaire

Samedi 1er décembre 2018, Bordeaux

D’une part un flot de Gilets jaunes et le catalogue de revendications, de l’autre une manifestation unitaire contre les précarités sociales pour de nouveaux droits sociaux* ! 6 000 personnes battent le pavé, avant de les déterrer, ce samedi 1er décembre 2018 à Bordeaux.

00.10 Manifestation des Gilets jaunes

02.28 Manifestation unitaire

07.00 Jonction des deux manifestations

09.46 Cathy, soignante, militante insoumise

11.35 Première vague de gaz lacrymogène

12.12 Marie Duret-Pujol, candidate la France insoumise aux élections européennes

13.01 Pierre-Edouard Pialat, candidat la France insoumise aux élections européennes

13.36 Magali Waechter, candidate la France insoumise aux élections européennes

15.04 Marie Duret-Pujol, contre les précarités sociales pour de nouveaux droits sociaux !

16.51 Un blessé ensanglanté à terre

17.41 L’Internationale

19.13 Loïc Prud’homme, Député de la Gironde, la France insoumise

25.27 La Marseillaise

28.10 Le chant des partisans

28.45 Pour qui vous filmez ?

Nota bene : durant 18mn, filmer avec un téléphone tout en commentant le direct pour Canal FI, c’était une première pour moi. Je demande votre clémence.

 

* Les signataires (AC ! Gironde, Apeis, Mncp, Attac 33, RCR 16, UD CGT, Ul CGT Bacalan, FSU 33, Solidaires, Solidaires Sud Emploi, Alternative Libertaire 33, Npa, Groupe d'action "FI Gironde", LO, PCF 33, Parti de Gauche Gironde - membre de la France Insoumise, RPS-Fiers) exigent :

  • Un emploi en CDI correctement rémunéré, librement choisi, socialement utile.
  • Une indemnisation de toutes les formes de chômage et de précarité avec le SMIC comme référence.
  • RTT à 32 heures pour travailler tous-tes, en travaillant moins pour vivre mieux et partage des richesses.
  • La création d’un revenu garanti inconditionnel à hauteur du SMIC avec ou sans emploi.
  • L’arrêt des contrôles, des sanctions et des radiations contre les chômeurs et précaires.
  • Non aux licenciements à Pole emploi, exigeons des moyens humains pour sa mission de service public.
  • Une allocation exceptionnelle (dite prime de noël) d’un montant de 500 euros pour tous les chômeurs et les précaires. - Une véritable politique de formation choisie par les chômeurs.
  • La gratuité des transports publics pour les chômeurs, les précaires et leurs familles.
  • L’application du droit au logement pour toutes et tous.

#MacronDemission #GiletsJaunes #RendsLISFDAbord #GouvernementAntisocial #MoinsDeTaxesPlusImpotsJustes

Les lacrymos de l'arrogance


Quatrième semaine / Acte 4. La Marche pour l’urgence climatique est rejointe par celle des Gilets jaunes.

Samedi 8 décembre 2018, Bordeaux

Samedi 8 décembre 2018, plus de 7 000 personnes voulaient manifester calmement. Partie du Miroir d’eau, la Marche pour l’urgence climatique est rejointe par celle des Gilets jaunes. Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens, Danièle Obono, Loïc Prud’homme, Députés de la France insoumise, Emmanuel Maurel, Marie Dure-Pujol, candidats aux élections européennes, participent à cette marche. Des militants qui n’étaient pas délégués à la Convention nationale de la France Insoumise, ce weekend à Bordeaux, étaient à leurs côtés. Le Président du groupe parlementaire en a profité pour réaliser le lien entre le péril de la fin de l'humanité et les difficiles fins de mois.

 

Loïc Prud’homme et Marie Duret-Pujol rejoignent ensuite la manifestation des Gilets jaunes, qui avait débuté dans le calme et la bonne humeur. Encore plus nombreux cette semaine, les Gilets jaunes ont déambulé pacifiquement dans le centre-ville. Certains commerçants avaient préféré tiré leurs rideaux de fer. À l’approche de l’emblématique place Pey-Berlan, qui abrite l’hôtel de ville, théâtre des affrontements de la semaine dernière, la tension est tout de suite montée d’un cran, dès 16h00. Les C.R.S. repoussent immédiatement les manifestants qui ne montraient pas de signe d’affrontements, à haute dose de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Bon nombre font demi-tour, car non équipés. Mais beaucoup de Gilets jaunes possèdent masques et lunettes de protection, ce qui n'était pas le cas la semaine précédente. Ils réussissent à rester sur place. Mais jusque tard dans la nuit la situation a tourné au drame, suite à l’intervention d’individus perturbateurs.

Marche ou pleure !

« Les gilets jaunes ouvrent l’ère du peuple »

Extraits du discours de Jean-Luc Mélenchon prononcé le 8 décembre 2018 lors de la troisième convention de la France insoumise à Bordeaux. Le président du groupe «La France insoumise» à l’Assemblée nationale a remercié le mouvement des gilets jaunes et a expliqué que celui-ci portait un processus de révolution citoyenne. Il a parlé de l’importance de la place des femmes dans ce mouvement et a rappelé que toutes les révolutions avaient commencé par l’action des femmes. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la politique du gouvernement et a appelé à rétablir l’I.S.F. et à augmenter les salaires. Il a également expliqué pourquoi la violence n’était pas une bonne méthode d’action et pourquoi, concernant les violences policières, il fallait pointer les responsables politiques qui donnent les ordres et non les policiers eux-mêmes.


Dixième semaine / Acte 10. Venez nous rejoindre demandent les Gilets jaunes aux passants

Samedi 19 janvier 2019, Bordeaux

A Bordeaux, l'Acte 10 des Gilets jaunes a encore beaucoup mobilisé; plus de 6 à 8000 manifestant-es calmes et déterminé-es. Les Forces de l'Ordre et du Désespoir se positionnaient, notamment tout autour du pouvoir politique que représente le Palais Rohan, place Pey-Perland, et quartier de l'Intendance et ses autres rues pour protéger le pouvoir économique du Triangle d'Or.

Pacifiquement le cortège a déambulé de 14h37 à 16h55. La manifestation s'est partiellement disloquée place Pey-Berland à 17h00, suite aux coups de semonces des Forces de l'Ordre Intérieur, sans aucune provocation des Gilets jaunes. Mais d'autre souhaitaient en découdre.

Ainsi la situation a dégénéré pour le plus grand plaisir des médias français et internationaux. Des casseurs ont notamment érigé des barricades avec des poubelles ou des palettes et incendié au moins un véhicule, avant que les Forces de l’Ordre Intérieur, appuyées par de nombreux véhicules légers blindés, ne procèdent à des interpellations. Plus de 85 000 Gilets jaunes selon la Police en France. Les syndicats diraient 125 000 personnes présentes, quoi !

Citoyens avec nous