Théâtre JOB

Médecin malgré lui

Cénac en scène

Source : Théâtre JOB

" Compagnie de théâtre " est le terme le plus approprié pour nous "situer" dans la mesure où nous fonctionnons depuis 1971 sous forme de collectif..

Le Théâtre JOB regroupe à ce jour une dizaine d'intervenants. Nos créations se caractérisent volontiers par leur humour..

La plupart de nos spectacles (hormis bien évidemment quelques classiques) sont écrits ou adaptés par le père spirituel (pas toujours se défend-il) de la compagnie, à savoir Georges Berdot.

Le Théâtre JOB est également à même de répondre à toutes sortes de propositions (mise en place d'interventions spécifiques, animations, réalisations de film vidéo, spectacles événementiels, etc.)

Théâtre JOB, Cénac, Gironde

Naissance en 1971 sous le signe de l'humour

Commence à jouer dans la rue,  y renonce quelques années plus tard pour ne pas avoir à terminer sur le trottoir (et faute de ne pas avoir  pu faire voter à l'Assemblée Nationale une loi visant à installer des radiateurs à tous les coins de rue).

Statut professionnel en 1975

Se fait connaître dans un premier temps par ses spectacles à sketches dans lesquels la troupe prend un malin plaisir (un peu à la manière d'un Binet ou d'un Reiser) à tracer le portrait d'un quotidien tout de tendresse, d'humour et de férocité confondus.

Se fait connaître dans un deuxième temps (dès 1984) par ses  parents, à savoir le Ministère de la Culture. Les parents ne sont pas très riches, mais cette " reconnaissance " permet toutefois à la compagnie de présenter tous les symptômes d'une entreprise prospère (à savoir un déficit et un répondeur téléphonique). Il est à noter que cette "reconnaissance" va et vient selon l'humeur de nos "décideurs" culturels (experts et autres exégètes de la culture) et qu'il est donc vraisemblable que nous soyons amenés très vite à revendre notre répondeur. 

Terminons ce trop bref historique par trois citations..

             Celle du journaliste Adrien Bade : 

" JOB, c'est l'invention, c'est l'imagination au pouvoir, c'est un humour tout à la fois tendre et corrosif.. "

              Celle de Georges Berdot lui-même :

" Je n'ai jamais eu d'autre ambition en faisant du théâtre que d'allumer des lampions dans les yeux des gens. Mon seul problème consiste à trouver l'interrupteur.. "

              Celle -enfin- de Théodule Dupneu, fonctionnaire au  Ministère de la Culture :

" Je cherche un F2, de préférence pas cher.."

Théâtre JOB, Cénac, Gironde

Mise en scène de Georges BERDOT

avec Muriel DABERT, Agnès SAUBION, Georges BARAX,  Georges BERDOT,

Philippe DUBUCQ, Fabien LALAUX, Jean Luc REMOND  et Christian RITTER

Régie de Francoise SANALOUBAT et de Patrice RICARD  / Intendance d'Andrée SANG

Décors de AUX ARTS ETC, Costumes de Johannah HENRIETTE, Vidéo d'Alain CHASSEUIL

Ont également participé à la création du spectacle : Stéphane GRENET (vidéo) et Jean Luc Rémond (Musique)

Le Médecin que Molière nous donne à voir n'est pas un vrai médecin, mais un bûcheron, nommé Sganarelle, déguisé ''malgré lui'' en médecin. L'homme est violent, alcoolique (il boit plus que de raison), mais malin et rusé. Ses diagnostics, ses explications, ses remèdes, ses malades (mais le sont-ils vraiment ?), les situations pour le moins cocasses auxquelles il se trouve confronté, sont d'une très grande drôlerie. Considéré à juste titre comme un chef d'œuvre du théâtre comique et burlesque, et travaillé en ce sens par le Théâtre Job, la pièce ne pourra qu'amuser..

 

Mais on se doit pourtant de révéler également un bien étrange paradoxe. Si le Médecin malgré lui a été écrit comme un pur divertissement, s'il n'avait nulle prétention en son temps de poser des problèmes sociétaux ou philosophiques, force nous est de constater que les thématiques du spectacle trouvent à notre époque une autre résonance  si on en juge par la personnalité peu attractive des personnages  mis en présence :

Un ivrogne qui bat sa femme, un père (obsédé par son désir de gagner plus) désireux de marier de force sa fille à un homme qu'elle n'aime pas, un "amoureux" peu enclin à travailler et attendant la mort de son oncle pour en hériter, de "faux innocents" prêts à suivre un "illusionniste" (érigé en la circonstance  comme directeur de conscience), etc, etc.


On s'aperçoit par ailleurs  que ce médecin malgré lui  n'est pas si loin de notre vécu. La blouse blanche a certes remplacé la robe noire, les virus et les microbes ont pris la place des humeurs et autres vapeurs, mais la relation du malade au médecin est restée la même. La peur de la maladie et de la mort mettent (souvent à son corps défendant) le médecin sur un piédestal.

Là réside toute la modernité de la pièce. Elle met en scène des personnages et des situations d'une "violence" encore de mise de nos jours. Quoique posées de façon hautement burlesque, les questions que suscitent la pièce ne peuvent que nous interpeller.

Source : Théâtre JOB